Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)
Quelques éléments de biologie et d’écologie
Avec son pelage laineux qui, humide de la condensation hivernale, lui donne un air de chien mouillé et ses postures parfois dégingandées, le Murin à oreilles échancrées est assez facile à déterminer en hibernation. Strictement cavernicole, cette espèce passe près de 7 mois sous terre, c’est un record européen ! Elle s’accroche tant aux voûtes qu’aux parois, où elle forme volontiers des petits essaims parfois en compagnie d’un Grand murin ou d’un Murin de Natterer.
Le Murin à oreilles échancrées est la moins lucifuge des chauves-souris européenne. On la retrouve dès lors dans une multitude de gîte d’été assez éclairé, dont certains assez surprenant comme cette colonie bretonne ayant élu domicile dans une veste de sport accrochée à une solive ! Les femelles se rassemblent en essaims de plusieurs dizaines d’individus dans des gîtes où la température atteint 20 à 25°C, elles bougeront dans le bâtiment au gré des fluctuations thermiques. Certaines années, seules 40% des femelles mettront bas. L’essaim, formé des mères et des jeunes, est en constant mouvement, déplaçant les individus du centre vers la périphérie.
Le Murin à oreilles échancrées est un habile chasseur qui, parcourant les canopées des arbres, capture les araignées ayant tissé leur toile entre des branches. Il est aussi spécialisé dans le glanage des mouches endormies sur le plafond des étables. Ainsi, le Murin à oreilles échancrées privilégie comme terrain de chasse les forêts feuillues ou mixtes, les vergers, les grands arbres isolés, les bosquets ainsi que les prairies bocagères.
Statut actuel
Le Murin à oreilles échancrées est l’espèce la mieux représentée en Wallonie (3000 à 6000 individus) parmi les 4 chauves-souris concernées par le projet. Elle est cependant moins commune en Flandre et aux Pays-Bas (1600 à 1900 individus).
Depuis ces 50 dernières années, la population de Murin à oreilles échancrées a décliné considérablement, ce qui la classe parmi les espèces « en danger ».
Le périmètre de projet abrite une dizaine de colonies, dont certaines comptent plusieurs centaines d’individus.